Lors du génocide de 1915, des dizaines de milliers d’Arméniens, femmes et enfants, ont été kidnappés, convertis et mariés de force. De nombreux Turcs découvrent aujourd’hui que l’une de leur aïeule était arménienne.
Un secret d’État, l’existence de ces « Arméniens cachés ». L’évoquer, c’est ébranler le mythe national de « l’identité turque et musulmane », fondement de la République turque. La première fois que j’ai entendu parler de « crypto-arméniens », je n’y ai d’ailleurs pas vraiment cru.
C’était au début des (...)
Le Conseil constitutionnel vient de censurer la loi sur la pénalisation de la négation des génocides, adoptée le 23 janvier. C’est une mauvaise nouvelle, car elle confirme la manipulation dont a été victime la communauté arménienne de France en cette période électorale. Mais c’est d’abord une bonne nouvelle.
Je ne suis pas turc. Je suis d’origine arménienne, revendiquée, aimée. J’ai toujours pensé que la France ne devait pas légiférer comme elle l’a fait. Bien sûr qu’il y a eu génocide. Les historiens en (...)
Le Conseil constitutionnel a retoqué la loi pénalisant la négation du génocide arménien. Une décision applaudie à Ankara dont la presse souligne que Sarkozy « résiste » puisqu’il travaille à une nouvelle mouture du texte de loi. Tandis que Hollande s’engage à rouvrir le débat, s’il est élu.
Le Conseil constitutionnel a retoqué le 28 février la loi pénalisant la négation du génocide arménien. Le feuilleton politico-juridique qui oppose autorités françaises et autorités turques, diaspora arménienne et population (...)
Le pouvoir turc s’en félicite bruyamment. Les historiens hostiles à la multiplication des lois mémorielles s’en réjouiront évidemment. Bien qu’il ne le dise pas, le ministère des Affaires étrangères s’en félicite car cela détend les relations avec la Turquie mais que penser de cette invalidation par le Conseil constitutionnel de la loi réprimant la contestation des génocides reconnus par la loi française, c’est-à-dire, en l’occurrence, du génocide des Arméniens ?
Difficile, complexe, la réponse (...)
Nous sommes à un dîner avec des amis du ministère des Affaires étrangères. A un moment, dans la conversation, l’un d’eux lance, pensant ainsi glorifier notre pays : « En France, c’est un délit de dire qu’il n’y a pas eu de génocide, mais chez nous dire qu’il y a eu génocide n’en constitue pas un ». S’il est un sujet dont je ne discute pas avec mes amis des Affaires étrangères, c’est bien de la question arménienne. Parce que certains de leurs collègues innocents sont morts sous les balles de l’ASALA (...)
La communauté installée dans l’Hexagone n’a pu bloquer l’adoption de la loi réprimant la négation des génocides. Mais, si la question des massacres de 1915 la divise, elle se rassemble autour de la liberté d’expression. Et s’organise pour, à l’avenir, faire entendre sa voix.
Ils ont perdu la bataille mais, cette fois-ci, ils sont allés au combat en rangs serrés. En 2001, lors du vote de la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement, ils étaient restés cois. En 2006, lors d’un premier vote par (...)
Nicolas Sarkozy a déclaré mardi aux parlementaires de la majorité que le recours au Conseil constitutionnel contre le texte pénalisant la négation du génocide arménien « ne [lui] rend pas service », ont indiqué à l’AFP plusieurs sénateurs UMP.
Le chef de l’Etat a exprimé notamment le risque que si la proposition de loi était annulée, il y ait ensuite un recours contre la pénalisation de la négation de la Shoah, selon les mêmes sources.
Le Conseil constitutionnel a été saisi mardi 31 janvier de deux recours (...)
Nous, historiens spécialistes du génocide des Arméniens engagés depuis de nombreuses années dans la recherche et la publication d’ouvrages sur ce sujet, tenons à exprimer notre complet désaccord avec les déclarations publiques tendant à faire de la réalité du génocide des Arméniens une thèse à discuter ou l’objet de quelque commission bipartite Turquie-Arménie devant statuer sur son existence, d’autant que derrière cette proposition apparemment objective se dissimule clairement le déni d’un Etat qui gagnerait (...)
Après le vote du texte par le Sénat lundi, la Turquie maintient la pression, craignant que Washington suive Paris.
« Une loi discriminatoire et raciste » : les mots du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, sont durs, mais le gouvernement islamo-conservateur turc attend la promulgation définitive de la loi sanctionnant la négation des génocides, dont celui des Arméniens, pour mettre en œuvre les sévères rétorsions promises contre Paris. L’opinion publique et la presse se déchaînent. Les autorités (...)
Si un combattant de la Grande guerre revenait parmi nous, il pourrait lire les journaux presque normalement. On y parle des massacres perpétrés par les Turcs, des souffrances des Arméniens, des incompréhensions entre une Europe en pleine crise et un Proche Orient en ébullition.
Et pourtant, un siècle a passé. C’est la mémoire des victimes de ce temps qui est en jeu, et notre revenant, passés les premiers titres, comprendrait bien vite qu’il vient de buter sur un débat complexe et sensible. Un débat (...)